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Tunisie-Saïed dit pouvoir gouverner par décret, faire fi en partie de la Constitution
information fournie par Reuters 22/09/2021 à 21:47

(Actualisé tout du long avec Journal Officiel, précisions; photo à disposition)

par Tarek Amara et Angus McDowall

TUNIS, 22 septembre (Reuters) - Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré mercredi qu'il pouvait gouverner par décret et faire fi de certaines parties de la Constitution, alors qu'il se prépare à amender le système politique tunisien, une annonce qui a provoqué les critiques immédiates de ses rivaux politiques.

Kaïs Saïed détient la quasi totalité des pouvoirs depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle il a démis le Premier ministre de ses fonctions et gelé les travaux du Parlement. Les mesures, que le président a justifiées par la situation de crise, ont été dénoncées par l'opposition comme un coup d'Etat.

Depuis lors, le chef de l'Etat n'a pas nommé de nouveau Premier ministre ni présenté de feuille de route politique, alimentant les inquiétudes sur ses intentions malgré sa promesse de préserver les libertés obtenues à l'issue de la "révolution de jasmin" il y a dix ans.

Via les réseaux sociaux, la présidence à Tunis a annoncé mercredi que Kaïs Saïed a pris des mesures spéciales pour exercer les pouvoirs exécutif et législatif, et qu'il allait former une commission chargée de préparer des amendements pour le système politique tunisien.

Le préambule de la Constitution de 2014 et les parties ne contredisant pas les nouveaux pouvoirs arrogés par Kaïs Saïed vont rester en vigueur, ont indiqué les services du chef de l'Etat.

Un texte selon lequel Kaïs Saïed a autorité pour gouverner par décret a été publié dans la journée au Journal Officiel. Le gouvernement va désormais rendre compte au chef de l'Etat, est-il précisé, et la suspension des travaux du Parlement est prolongée tandis que l'immunité parlementaire reste levée.

Le chef de file du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, a déclaré à Reuters que la principale force politique du Parlement n'accepterait pas les nouvelles mesures, qui reviennent selon lui à annuler la Constitution.

Un cadre du parti Au Coeur de la Tunisie, le deuxième parti le plus représenté au Parlement, a appelé via Twitter à un mouvement de contestation nationale contre ce qu'il a décrit comme un "coup d'Etat prémédité".

Il est attendu que Kaïs Saïed apporte des changements à la Constitution adoptée trois ans après la chute de l'autocrate Zine ben Ali.

Le chef de l'Etat s'est défendu par le passé de vouloir imposer une dictature, assurant respecter la Constitution et vouloir préserver les droits de la population.

Si les annonces du 25 juillet ont bénéficié d'un vaste soutien populaire, après plusieurs années de stagnation économique et d'impasse politique qui ont provoqué la colère des Tunisiens à l'égard de l'élite politique et du Parlement, l'inquiétude grandit au sein de la population devant le manque de clarté sur les intentions de Kaïs Saïed et l'absence prolongée d'un Premier ministre.

(Reportage Tarek Amara, rédigé par Angus McDowall; version française Bertrand Boucey et Jean Terzian)

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